L’eau, une source d’infections nosocomiales?

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Les infections nosocomiales sont une menace pour les établissements de soins de santé et les chercheurs continuent de trouver des nouvelles sources d’où proviennent ces infections. Nous savons déjà que les infections acquises dans les hôpitaux proviennent de sources comme les surfaces, les mains et les équipements médicaux, mais saviez-vous que ces infections peuvent provenir de l’eau et des systèmes de plomberies dans les hôpitaux?

Source: Public Domain Pictures

Selon Infection Control Today (2018), « les systèmes d’eau potable et d’utilité dans les établissements de soins de santé sont des réservoirs et des vecteurs d’infections nosocomiales, ce qui résultent en des pneumonies, bactériémies, infections de peau, infections des yeux, et plus. »

Les hôpitaux sont des utilisateurs majeurs de l’eau potable, que ce soit pour boire, laver les patients, laver les mains ou rincer les équipements médicaux. Il est donc très important que les hôpitaux réalisent que l’eau qui rentre dans leurs établissements n’est pas stérile.

Le défi des biofilms

Pourquoi est-ce que l’eau dans les systèmes de plomberie sont infectés? La conception et les modèles de l’utilisation de l’eau dans les systèmes de plomberies crées des biofilms, ce qui fournit aux bactéries des abris et de la nourriture.

Selon Infection Control Today (2018), les biofilms dans les systèmes de plomberie sont des écosystèmes complexes, et c’est dans ces biofilms que les bactéries trouvent la nourriture, les abris et l’eau qu’elles ont besoin pour survivre. Il y plusieurs types de bactéries qui se développent dans les biofilms, comme la légionelle.

Légionelle: Qu’est-ce que c’est et comment est-ce qu’elle affecte les patients dans les milieux de santé?

Des Colonies Légionelles

Source: Wikimedia Comons

La Légionelle est une exemple d’une bactérie qui se trouve naturellement dans l’eau. Cette bactérie est connue comme la cause de la maladie du légionnaire: une forme sévère de la pneumonie. Cette maladie est la plus importante des infections hydriques. La maladie du légionnaire a un taux de mortalité de 10%, toutefois, si cette maladie est acquise dans un hôpital, ce taux augmente à 25-50%! Les hôpitaux connaissent le plus grand nombre de la maladie du légionnaire (comparé à d’autre types d’établissements) parce qu’ils traitent un grand nombre de patients avec des systèmes immunitaires affaiblis ainsi que des patients avec des maladies chroniques. Il est important de noter que la majorité des cas de la maladie du légionnaire dans les hôpitaux est attribué à l’eau que boivent les patients.

Comment réduire la risque des infections hydriques dans les hôpitaux: l’éducation et des programmes de gestion de l’eau

Alors, maintenant que nous sommes au courant des infections nosocomiales hydriques, comment peut-on réduire la risque que l’eau potable porte aux milieux de santé? Infection Control Today (2018) propose l’éducation et des programmes de gestion de l’eau comme solutions potentiels. L’éducation des employés qui travaillent dans les soins de santé à propos des infections nosocomiales hydriques est important pour qu’ils puissent aider à gérer la risque. Après que les employés connaissent les implications de l’eau potable dans les hôpitaux, il est important de mettre en place des programmes de gestion de l’eau.

Voyez cette vidéo:

Source: Infection Control Today. Vol. 22. No. 2. February 2018. 

Une enzyme pour combattre les biofilms

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perturbation-biofilm

On n’arrête pas le progrès. La découverte d’une enzyme capable d’empêcher la production d’un biofilm, cette couche protectrice polymérique produite par les bactéries qui empêche les antibiotiques et les désinfectants de surfaces de bien fonctionner, pourrait à terme révolutionner la lutte aux infections nosocomiales.

Publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), l’équipe du Centre universitaire de Santé McGill dont fait partie le Dr Donald C. Sheppard a espoir que cette technologie puisse faire l’objet de tests cliniques humains d’ici 5 ans et être utilisée dans les hôpitaux d’ici 10 ans.

Dans une traduction libre, l’étude explique que:

Nous avons démontré que les glycosides hydrolases dérivées du champignon opportuniste Aspergillus fumigatus et de la bactérie Gram négative Pseudomonas aeruginosa peuvent être exploitées pour perturber les biofilms fongiques préformés et réduire la virulence.

Qu’est-ce qu’un biofilm?

Mon collègue Rémi Charlebois a décrit les biofilms ainsi:

Les biofilms retrouvés sur les surfaces sont souvent issus d’une colonie complexe de microorganismes produisant des polymères leur permettant de mieux adhérer à la surface et faciliter la vie en colonie. Bref, un biofilm c’est comme une ville pour les microbes. L’homme a appris à apprivoiser ces biofilms et peut s’en servir pour traiter les eaux usées ou produire certaines molécules telles que des plastiques naturels. Toutefois, la présence des biofilms non désirés pourrait être nuisible et peut mener à des infections. Une étude scientifique a révélé la présence de biofilms sur la majorité des surfaces dans un hôpital que l’on croyait propre!

On retrouve aussi les biofilms sur la peau et les instruments médicaux. Ainsi, selon l’article du Devoir:

Les biofilms, une matrice très collante formée de protéines et de polymères de sucre fabriquée par les bactéries pour se protéger, se fixent à la peau, aux muqueuses ou à la surface des matériaux biomédicaux, notamment des cathéters, tubulures, valves cardiaques et autres prothèses qui deviennent des portes d’entrée privilégiées pour l’infection.

Dans le même article, on y cite le Dr. Sheppard:

Les biofilms sont produits par des molécules qui se défendent contre notre système immunitaire ou contre des antibiotiques avec cette carapace qui est 1000 fois plus résistante que les organismes qui produisent et prolifèrent dans ces biofilms.

Une enzyme qui agit comme « machine destructrice » de biofilms

En somme, l’enzyme découverte a été modifié pour détruire les biofilms au lieu de les former. C’est une stratégie nouvelle qui pourra réduire les infections nosocomiales dans les centres de soins de santé.

Visionnez ce webinaire sur les biofilms (25 minutes)

Sources:

http://www.ledevoir.com/societe/sante/501939/des-chercheurs-percent-le-secret-de-la-resistance-de-certaines-bacteries

http://www.lapresse.ca/sciences/medecine/201706/27/01-5111114-avancee-majeure-contre-les-infections-dans-les-hopitaux.php

Que sont les biofilms et comment les éliminer

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biofilms-Serratia_marcescens

La bactérie Serratia marcescens. Source: Wikimedia.

Que sont les biofilms et comment les éliminer?

Avez-vous déjà remarqué ce dépôt rosé se faisant dans les douches, les toilettes et les lavabos des salles de bains ou même ailleurs? Saviez-vous qu’il s’agit d’une colonie bactérienne représentant une forte concentration de la bactérie rouge Serratia marcescens?

Tout comme les bactéries qui les forment, les biofilms sont partout! Dans les éviers, les drains, les tuyaux, le réservoir de la cuvette, les fontaines intérieures et extérieures et même dans votre bouche. Effectivement, la plaque dentaire est un biofilm que l’on élimine en se brossant les dents.

Anatomie d’un biofilm

Les biofilms retrouvés sur les surfaces sont souvent issus d’une colonie complexe de microorganismes produisant des polymères leur permettant de mieux adhérer à la surface et faciliter la vie en colonie. Bref, un biofilm c’est comme une ville pour les microbes. L’homme a appris à apprivoiser ces biofilms et peut s’en servir pour traiter les eaux usées ou produire certaines molécules telles que des plastiques naturels. Toutefois, la présence des biofilms non désirés pourrait être nuisible et peut mener à des infections. Une étude scientifique a révélé la présence de biofilms sur la majorité des surfaces dans un hôpital que l’on croyait propre!

Comment éliminer un biofilm?

Si le biofilm n’est pas éliminé dès les premiers stages, des conséquences désagréables risquent de se produire, notamment :

  1. Les biofilms peuvent tacher et même dégrader des surfaces telles que des joints de silicone, des tuiles de céramique et différents plastiques et permettre la corrosion des métaux.
  2. La présence de biofilms facilite la propagation et la création d’un nouveau biofilm.
  3. Plus le biofilm peut se développer, plus il sera difficile à éliminer.
  4. Les bactéries présentes dans un biofilm peuvent être jusqu’à 1 000x plus résistantes aux produits désinfectants.

La bonne stratégie est donc de s’attaquer rapidement aux biofilms. Un nettoyage régulier avec un bon produit va donc empêcher la contamination avec un biofilm.

Une action mécanique abrasive, par exemple en utilisant une brosse ou un tampon en nylon facilite l’élimination du biofilm. Un désinfectant peut être utilisé pour éliminer toutes les bactéries résiduelles sur la surface.

Plus d’infos

Consulter le site du Montana State University’s Center for Biofilm Engineering, un centre de recherche spécialisé sur l’étude des biofilms. Vous avez d’autres questions? Vous pouvez également consulter notre webinaire sur le défi des biofilms en milieu industriel et institutionnel. N’hésitez pas à communiquer avec nous au 515.645.7749.