Les “bons” virus remplaceront-ils les antibiotiques dans le futur?

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Une préoccupation majeure pour la santé dans le futur

Les antibiotiques existent depuis presque 100 ans et ont démontré leur capacité à combattre les bactéries dangereuses. Cependant, au cours des années, ces bactéries ont évolué et plusieurs d’entre elles sont devenues résistantes aux antibiotiques. Il y a même des bactéries, aussi connues comme “superbugs”, qui sont devenues résistantes à presque tous les antibiotiques existants. Si une personne est infectée par un “superbug”, cela signifie que les thérapies antibiotiques actuelles seront pratiquement inefficaces et que le système immunitaire de la personne sera la principale ressource pour combattre la maladie. Il peut ainsi en résulter des décès pour une maladie qui était autrefois traitable. Selon le World Health Organization, “d’ici 2050, les estimations indiquent que plus de personnes mourront des infections résistantes aux antibiotiques que du cancer” (WHO, 2016).

Source : Wikimedia Commons

Alors, si les antibiotiques deviennent inefficaces, que peut-on faire? Les chercheurs commencent à se tourner vers un “bon” virus, nommé “bactériophage”, ou simplement phage, qui tuent les bactéries.

Les phages: Les virus qui tuent les “superbugs” résistants aux antibiotiques

D’abord, que sont les phages? Tout simplement, les phages sont des virus qui infectent des bactéries spécifiques (Motherboard, Vice, 2017). Les bactériophages n’infectent donc pas les cellules humaines ou animales. Il y a plus de phages sur terre que tout autre spécimen vivant, et ils se trouvent presque partout. Il y a plusieurs types de phages, et chaque phage ne combat pas la même bactérie.
Les phages tuent les bactéries en se liant à la membrane de la bactérie et, ensuite, en libérant d’une enzyme qui perce un trou dans la cellule de la bactérie. Ensuite, ils injectent leur propre ADN dans la cellule et reproduisent plus de phages à l’intérieur. Cela provoque l’explosion de la bactérie (Motherboad, Vice). Les phages peuvent donc être utilisés comme une alternative naturelle aux antibiotiques.

Source: Wikimedia Commons

Au début du 20e siècle, les chercheurs et scientifiques de partout dans le monde étudiaient les phages, mais après l’invention des antibiotiques, la plupart des pays sont devenus moins intéressés avec les phages et n’ont pas continué avec la recherche. La Russie est l’exception et a continué à investir dans la recherche des phages. Aujourd’hui, la Russie, la Pologne et la Géorgie sont parmi les seuls pays qui utilisent les phages comme méthode pour combattre les bactéries. Le scientifique Benjamin Chan (Yale University) explique que les États-Unis sont hésitants à utiliser les bactériophages comme thérapie parce qu’ils sont des “virus”. Cependant, il continue d’expliquer qu’il existe plusieurs types de virus et que le terme virus ne signifie pas toujours qu’il y a une maladie en cause.

Est-ce-que les phages remplaceront les antibiotiques dans le futur?

Peut-être. Il reste encore beaucoup de recherche à faire pour les pays occidentaux. Plusieurs scientifiques croient qu’ils devront commencer à être utilisés faute d’alternatives. Cependant, une chose est certaine : nos antibiotiques actuels ne seront plus durables et il faut trouver une autre solution et vite!

Pour plus d’information, veuillez regarder ce vidéo par Vice*:

*Note: Ce video est disponible seulement en anglais.

Sources:

https://motherboard.vice.com/en_us/article/9kdbqa/bacteriophages-phage-therapy-antibiotic-resistant-bacteria?utm_source=mbfb

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/06/14/les-phages-des-virus-guerisseurs_1718745_1650684.html

https://en.wikipedia.org/wiki/Antibiotics

http://www.un.org/apps/news/story.asp?NewsID=54928#.WnikApM-cWo

Barbes et infections nosocomiales, font-elles bon ménage?

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barbes

Barbes et infections nosocomiales, font-elles bon ménage?

Les barbes, comme vous avez pu le remarquer, sont de retour. Qu’il s’agisse de barbe complète, d’une barbe hipster ou d’une simple moustache, les barbes sont bien populaires. Il est donc normal de se questionner sur la flore microbienne que ces barbes transportent.

Certaines critiques affirment que les barbes ne sont pas seulement mal propres, mais peuvent potentiellement héberger des bactéries pathogènes.

Cette peur des barbes, connue sous le nom de pogonophobie, est-elle justifiée?

Une récente étude scientifique, menée dans un hôpital américain, est venue à des conclusions très différentes. Dans cette étude, publiée dans le Journal of Hospital Infection, les chercheurs ont prélevé les bactéries des visages de 408 membres du personnel hospitalier avec et sans poils au visage.

Ils avaient de bonnes raisons de le faire. Nous savons que les infections nosocomiales sont la quatrième cause de mortalité aux États-Unis et au Canada. En moyenne, 1 patient sur 10 va contracter une infection lors de son séjour à l’hôpital. Mains, sarrau, cravates et équipements ont tous été mis en cause, mais que dire des barbes?

Des résultats étonnants

Eh bien, les chercheurs ont été surpris de constater que le personnel rasé de près, et non les barbus, était plus susceptible d’abriter des microorganismes pathogènes. Le groupe imberbe était trois fois plus susceptible d’être porteur d’une espèce connue comme le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) sur leurs joues rasées. Le SARM est une source particulièrement fréquente et pénible d’infections nosocomiales, car il est résistant à un grand nombre d’antibiotiques.

Comment l’expliquer? Les chercheurs ont suggéré que le rasage peut causer des microabrasions dans la peau qui peuvent soutenir la colonisation et la prolifération bactérienne. Certains avancent aussi que la flore microbienne de la barbe préviendrait la colonisation avec des bactéries pathogènes. Allons-nous un jour isoler de nouveaux antibiotiques dans la barbe des travailleurs de la santé? À suivre…

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Source : http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0195670114000905